YVES CHEZ LIONEL (on vous avait prévenus)

Je m'en doutais (honnêtement)
Je m'en doutais (honnêtement)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une anecdote en guise d'avertissement

et un compte-rendu, à titre d'émerveillement

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La saison de la truffe a "ouvert" chez nous, bien sûr. Elle tirerait même doucement à sa fin.

Fin décembre, m'étant fourvoyé entre les gondoles d'un grand de la GD, errant de-ci de-là, la tête je ne sais où, j'ai aperçu en ... tête de gondole, justement, une centaine de petits pots (entre 12 et 15 gr), démarqués à 50%. J'ai payé celui-ci six euros, sans me faire trop d'illusions (pas de marque sur la CE, ni de provenance). Mais bon, six euros ... Je me suis dit que, peut-être, vu les marchés à la truffe quasiment hebdomadaires pour le moment, on "soldait" les conserves. La caissière m'a même dit: "Ca marche bien, monsieur, beaucoup de gens en prennent". Elle ne savait pas à quoi cela sert. Ouf, les prolos ne bouffent pas de truffe, quel soulagement!

 

Je vous rassure, quand j'ai ouvert le pot, j'ai su de suite que c'était de la shintokum. Je l'ai néanmoins détaillée en tous petits dés, ai fait de même avec une fine échalote et un peu de persil. J'ai brouillé mes oeufs, rallongé avec une huile d'olive assez neutre, une pointe de curcuma pour faire joli, sel, poivre et ... c'était de bons oeufs brouillés, point. Il y a évidement tromperie sur la marchandise mais c'est normal, on est dans la GD. Faut pas y aller, je le répète sans cesse. Il s'agit ici du Carouf de Claira ou du Leclerc du Polygone (en face de Rivesaltes), je ne sais plus. J'y achetais 4 markers indélébiles, du PQ et du beurre étiquetté Isigny.

 

Heureusement, samedi soir - je vous l'ai déjà évoqué - "notre" Yves nous invitait à aller découvrir le menu "spécial truffe" du grand manitou (président/ambassadeur/trésorier, je ne sais plus) de la "truffe cathare", nul autre que Lionel Giraud, travailleur migrant débarquant de Bucarest sans se voir "dublinisé". En fait, Yves et Carla nous ont fait la gentillesse de détourner un Heppignies/Salvaza spécialement pour pouvoir nous inviter à cette occasion. Nous leur avions vanté cette composition à maintes reprises.

 

Le risque, lorsqu'on a de telles attentes, c'est d'encourir une déception.

Ici, pas du tout. De la mise en bouche jusqu'au dessert, tout à baigné dans la truffe beaucoup plus que dans l'huile (bonne pourtant, Alexis Munoz), sans écoeurement (ceci peut arriver) mais au contraire avec ravissement. Albert nous a servi les vins qu'il fallait (dont un macabeu de Calce très à mon goût): même son Fronton (?) possédait des arguments aromatiques, sinon une maturité respectable. Mais vous savez que je ne suis PAS critique gastronomique. Je manque de malhonnêteté pour cela. Et notre Jeremy national  - le chef de salle est belge et impeccable à ce poste - m'a joué le tour pendable de "forcer" un peu sur le Brie aux truffes. je suis sorti "fart de chez fart". Je ne passerai toutefois pas sous silence  (le menu "court toujours" pour d'autres clients) l'entrée (Saint-Jacques bien truffées en sandwich sous de fines lamelles de champignons de Paris qui ont absorbé les arômes pour mieux les rendre) sensationnelle (goût très affirmé) et un plat original, variante chiraquienne d'une tête de veau ne faisant pas grise mine mais pas tout-à-fait gribiche, agrémentée de ce radis blanc pas con qu'on appelle daïkon. Ah oui, l'Occitanie qui fâche tant certains catalanistes passéistes (redondance?) a mis en présence ici l'aligot aveyronnais, l'huile à Munoz (je n'ai pas encore trouvé la tilde sur ce clavier) et la truffe audoise. Vive les particularismes régionaux pluriculturels!

Carles est à Bruxelles (ou au Danemark), Charles (Trénet) navettait entre la Basse et la Robine, votre Léon aime que les races pures échangent leurs ADN, grande hybridisation au pouvoir onirique détonnant, souvenir désoxyribonouclé-ÏQUE d'Avida Dollar.

 

Je ne vous dirai pas qu'on a simplement bien mangé.

Nous avons tous quatre TRES BIEN mangé.

Merci à toute l'équipe (même le Chef mais lui c'est normal: c'est le chef).

Et merci à Yves et Carla.

 

 

 

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Comments: 1
  • #1

    Michel de Lacave (Wednesday, 24 January 2018 14:08)

    J'écris la tilde avec ctrl alt et la touche 2/é peut-être avons-nous un clavier semblable...